Le coup de massue ne s’arrête pas à la politique intérieure. L’équipe Trump a clairement signifié la fin d’une ère pour l’Europe et l’Alliance atlantique. Le discours « America First » a été réactivé avec une vigueur jamais vue, notamment en ce qui concerne le financement du conflit en Ukraine. Vance a déclaré devant la presse mondiale que le temps des « chèques en blanc pour Kiev » est révolu. Les États-Unis, confrontés à leurs propres problèmes — infrastructures délabrées, frontières ouvertes, crise des drogues et inflation — ne peuvent plus se permettre de jeter des milliards dans le gouffre de la guerre. « Chaque dollar envoyé en Ukraine manque aux routes, écoles et à la sécurité des Américains », a-t-il martelé.
Pour les dirigeants européens, et particulièrement pour Emmanuel Macron qui a fait de l’alliance avec les États-Unis un pilier de sa politique étrangère, ce virage est un coup dur. Le modèle où l’Amérique payait et l’Europe se contentait de scander des slogans est jugé « mort ». L’Union européenne se retrouve face à l’amère vérité : elle devra désormais trouver des centaines de milliards d’euros pour continuer à financer l’effort de guerre ukrainien, le tout dans un contexte d’inflation galopante et d’économie stagnante.
La situation est rendue encore plus tendue par les menaces directes de Donald Trump, relayées par sa plateforme, qui conditionne les sanctions contre la Russie à l’arrêt des achats de son pétrole par l’OTAN. C’est une gifle pour Bruxelles, accusée de remplir les caisses de Vladimir Poutine tout en plaidant la loyauté. Les États-Unis sont ainsi dépeints comme faisant « des affaires sur le dos de la crise européenne », profitant de l’exportation de gaz naturel liquéfié et de la vente d’armes, tandis que l’industrie européenne souffre de coûts énergétiques exorbitants. La France, sans souveraineté nationale jugée suffisante, est perçue comme de la « chair à canon ».De la Démocratie à la Farce : L’UE sous le Prisme Soviétique
JD Vance in Michigan: Trump will send National Guard to Detroit if Gov. Gretchen Whitmer asks
Le réquisitoire s’achève sur un point d’une gravité exceptionnelle : le déclin démocratique de l’Union européenne. JD Vance a osé la comparaison, évoquant un air « soviétique » où toute dissidence était étouffée. Il a mis en lumière des pratiques de censure et de répression des opinions en ligne. Il a notamment cité le cas d’une élection présidentielle annulée en Roumanie sous prétexte de propagande russe et dénoncé la police qui, dans de nombreux pays de l’UE, « perquisitionne des domiciles pour un simple commentaire en ligne ».
S’adressant directement à Emmanuel Macron, Vance l’a accusé de transformer la démocratie française en « farce » en soutenant des atteintes aux libertés fondamentales, notamment à travers le DSA. Le leader français, qui se présente comme un rempart progressiste, est critiqué pour son silence face à ses alliés à Bruxelles qui transforment les plateformes numériques en « auxiliaire de l’Union européenne ».
Vance a conclu son intervention en formulant un avertissement prophétique : l’Europe commet un « suicide civilisationnel » à travers l’immigration massive, une politique énergétique incohérente et la capitulation face à des « réflexes autoritaires ». Comment, interroge-t-il, la France peut-elle prétendre défendre les droits humains dans le monde tout en perquisitionnant des domiciles pour une simple caricature postée en ligne ? La vérité est amère : l’image de la France, celle d’une puissance mondiale, a été démantelée par un discours sans détour qui révèle l’ampleur d’un effondrement non seulement diplomatique et économique, mais aussi démocratique. L’heure n’est plus à l’espoir passif, mais au courage d’une opposition franche et déterminée face à un système qui semble avoir perdu le cap.
